Monastère des Bénédictines de Koubri

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Dans notre solitude, nous annonçons Jésus-Christ !

La vie monastique, vie de solitude et de communion, se présente depuis ses origines comme Bonne Nouvelle du Christ pour le monde. L’histoire montre que les monastères ont été des moyens d’expansion de l’Évangile dans les terres les plus incultes, non encore touchées par la Parole de Dieu, non encore éclairées par la lumière de Jésus-Christ. Partout où des moines se sont retranchés, les populations les ont rejoints pour être nourries spirituellement. C’est ainsi que des villages familles de chrétiennes sont formés autour des monastères. Certains d’entre eux sont devenus des grandes villes aujourd’hui. La vie chrétienne à Koubri doit son essor au monastère. La paroisse de Koubri n’a été fondée que bien plus tard, 25 ans après celle du monastère.

Par les sacrements du baptême et de la confirmation, l’annonce de la Bonne Nouvelle qu’est la Personne de Jésus-Christ à son entourage est une exigence intrinsèque pour tout chrétien. C’est ce qui fait dire à saint Paul cette phrase que tout chrétien doit se répéter souvent : « Annoncer l’Évangile en effet n'est pas pour moi un titre de gloire ; c'est une nécessité qui m'incombe. Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l’Évangile ! » (1 Corinthiens 9, 16).

Ainsi, la participation à la mission d’évangélisation est-elle partie intégrante à toute vie religieuse à la suite du Christ, donc à la vie monastique aussi. Par conséquent, c’est en évangélisant que chaque moniale et chaque moine trouve son épanouissement. Cette réponse à sa vocation d’évangélisateur a pris des formes diverses tout au long de l’histoire de l’Eglise. Aux côtés du moine prédicateur, qui brille par la pertinence de sa parole, se trouvent le moine et la moniale qui, dans l’ombre de sa cellule ou du silence du cloître, ne brillent pas moins par son être moine, fidèle à la rigueur spirituelle au quotidien de la vie, qui est annonce de Jésus au monde.

Notre annonce de la Bonne Nouvelle passe d’abord par la prière pour le Pape, les évêques, les prêtres, les religieux, religieuses, catéchistes engagés dans la prédication dans les villes et les campagnes du monde afin que leur travail soit fructueux. Saint Paul le demandait à ses lecteurs : « Priez pour nous en particulier, afin que Dieu ouvre un champ libre à notre prédication et que nous puissions annoncer le mystère du Christ ; obtenez-moi de le publier en parlant comme je le dois » (Colossiens 4, 3-4).

En vivant dans le silence, nous montrons au monde qu’il est nécessaire de faire silence au moins de temps en temps, afin de se recueillir, de prier, de s’interroger sur différents aspects de sa vie (familiale, professionnelle, affective, estudiantine, financière, …), sur le sens de la vie, la place de Dieu dans sa vie : car, il est difficile d’entendre la voix de Dieu dans le bruit, dans le boucan. Dieu aime se manifester en nos cœurs dans le « murmure d’une brise légère » (1 Rois 19, 12).

En priant régulièrement, nous enseignons aux autres que la prière doit avoir une place centrale dans la vie chrétienne. Ceux qui n’ont pas le temps à cause de leurs activités sont ceux qui devraient prier le plus. Il est toujours possible de dégager un temps de prière dans sa journée, même de quelques minutes. Il est aussi possible d’entrecouper en passant nos activités par des courtes prières d’une phrase : « Seigneur aide-moi dans ce travail », « Merci Seigneur de m’avoir permis de réaliser cette tâche », etc. 

En vivant du travail de nos mains, nous montrons qu’un chrétien ne doit pas être paresseux. L’oisiveté n’est-elle pas la mère des vices ? « Jusques à quand, paresseux, resteras-tu couché ? Quand te lèveras-tu de ton sommeil ? » (Proverbe 6, 9) … « Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus. Or nous entendons dire qu'il en est parmi vous qui mènent une vie désordonnée, ne travaillant pas du tout mais se mêlant de tout. Ceux-là, nous les invitons et engageons dans le Seigneur Jésus Christ à travailler dans le calme et à manger le pain qu'ils auront eux-mêmes gagné » (2 Thessaloniciens 3, 10-12).

En mettant nos biens en commun et en ne possédant rien pour nous-mêmes, nous témoignons du fait que si l’argent et les biens matériels sont nécessaires pour vivre, le souci exagéré des richesses ferme le cœur à Dieu et au prochain comme l’enseigne l’Ecriture : « Lors donc que nous avons nourriture et vêtement, sachons être satisfaits. Quant à ceux qui veulent amasser des richesses, ils tombent dans la tentation, dans le piège, dans une foule de convoitises insensées et funestes, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car la racine de tous les maux, c'est l'amour de l'argent. Pour s'y être livrés, certains se sont égarés loin de la foi et se sont transpercé l'âme de tourments sans nombre. Pour toi, homme de Dieu, fuis tout cela » (1 Timothée 6,8-11).

Ayant fait le vœu de vivre le célibat dans la chasteté, nous sommes un signe de contradiction pour les personnes mariées infidèles à leur mari ou à leur femme, ainsi que pour les jeunes de notre temps qui, convaincus qu’il est impossible de vivre sans rapports sexuels avant le mariage se complaisent dans un désordre qui les détruit humainement et spirituellement. « Or on sait bien tout ce que produit la chair : fornication, impureté, débauche, idolâtrie, magie, haines, discorde, jalousie, emportements, disputes, dissensions, scissions, sentiments d'envie, orgies, ripailles et choses semblables – et je vous préviens, comme je l'ai déjà fait, que ceux qui commettent ces fautes-là n'hériteront pas du Royaume de Dieu. – Mais le fruit de l'Esprit est charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi : contre de telles choses il n'y a pas de loi » (1 Corinthiens 6, 19-23).  

Méconnus du monde, cherchant l’humilité, soucieux des autres membres de la communauté, des pauvres, de tous ceux qui viennent à nous, nous reconnaissons que « tout ce qu'il y a de vrai, de noble, de juste, de pur, d'aimable, d'honorable, tout ce qu'il peut y avoir de bon dans la vertu et la louange humaines, voilà ce qui doit vous préoccuper » (Philippiens 4, 8).

En bref, notre façon de vivre interroge, déconcerte. On entend souvent dire : « vous êtes devenus un blâme pour nos pensées, votre vue même nous est à charge ; car votre genre de vie ne ressemble pas aux autres, et vos sentiers sont tout différents » (cf. Sagesse 2, 14-15).